Animaland V2, Alice au pays des animaux

Publié le par Nonène

Lewis Carrol, Les Aventures d'Alice au pays des Merveilles et Ce qu''Alice trouva de l'autre côté du miroir

Je n'ai pas eu beaucoup plaisir à lire cette ouvrage, je trouve qu'il a très mal vieilli ... Enfin, plusieurs choses m'ont interpelés concernant certains mécanismes même si l'Univers d'Animaland se différenciera clairement de celui de Carroll.

Le rêve

Les deux aventures d'Alice se déroulent dans ses rêves et je crois que c'est quelque chose d'intéressant à noter. Je suis donc confirmé dans l'idée que le passage de l'Animaland et du monde réel doit se faire par le sommeil (Les enfants s'endorment devant le miroir et se réveillent dans l'Animaland et vise versa)
Ca reste un point de détail qui ne sera pas clairement donné dans mon jeu mais qui sera sousjacent, une porte ouverte sur cette interprétation.

Les références du jeu

C'est ce qui a le plus mal vieilli et ce qui m'a profondément ennuyé dans les aventures d'Alices : les références. Je nomme "références" tous les clins d'oeils à de vieilles contines, à des personnages de chansons enfantines de l'époque ou à des événements liant l'auteur avec la vraie Alice Liddell.

Pour bien comprendre, il faut savoir que Lewis Caroll a inventé ses histoires par improvisation pour trois enfants. La petite Alice Liddell lui a demandé seulement après de les mettre par écrit. Le style s'en ressent et je ai véritablement l'impression que la petite histoire était en réalité une improvisation guidé par les questions des enfants et leurs propres apports !!! En un mot, un protojeu de rôle pour enfant !!! C'est en tout cas ce que j'aime à penser.

Pour revenir aux références, je pense que tout ce que je n'ai pas apprécié est la clef de réussite de l'oeuvre. Pour attirer l'attention des enfants et surtout pour les familiariser à ce monde si suréaliste (à moins que ce soit les enfants qui aient imposé leurs propres références au fil du conte), Lewis Caroll a utilisé les références littéraires des enfants. Les enfants sont donc touchés directement dans leurs connaissances.

Il s'agira donc à Animaland Version 2 d'utiliser toutes les références possibles :

1) Des références propres qui permettent d'ancrer le monde : c'est Beau-Bourg et les animaux anthropomorphes

2) Des références universelles qui permettront de développer les aventures : c'est les princesses, les dragons, les sorcières des contes.

3) Les références individuelles des enfants-joueurs qui permettront de faire entrer naturellement le jeu dans la vie des joueurs-enfants : ce sont leurs héros de dessin animés préférés, de BD ou d'histoire mais aussi leurs animaux de compagnie, leurs amis, etc. !!!

Ce dernier point essentiel qu'apporte Caroll à mon jeu, je ne veux pas passer à côté. Il ne s'agira pas d'imposer toutes les références du jeu mais de laisser une marge de manoeuvre importante aux conteurs pour insérer les références individuelles des enfants. Les conteurs connaissent bien mieux les joueurs que moi qui ne les connait ni d'Adam ni d'Ève et sont donc bien mieux placé pour le faire. Les avantages sont multiples :

- Le jeu vieillira bien mieux et subira moins facilement les aléas de la mode (Qui dit que dans 10 ans, les enfants sauront encore qui est Oui-oui, les pokémons ou autre ?)

- Le jeu s'adaptera plus facilement à l'éducation voulue par les parents (Certains n'aiment pas utiliser les héros télévisuels... d'autres trouveront intéressant de mettre des références religieuses (anges, personnages du coran ou de la bible)... )

- Le public cible est plus large car le jeu ne sera pas restrictif.

- Les enfants pourront sans doute plus facilement comprendre et se sentir touché par le jeu.

- Pas besoin de créer un système de référence précis qui prend du temps et qui demande beaucoup de texte... (donc de la place)

En résumé : les interprétations du jeu s'ouvriront bien plus dans la deuxième version, même si j'avais déjà cherché à le faire dans la première maladroitement.

Le prochain ouvrage en cours de lecture est Bruno Bettelheim, psychanalyse des contes de fées qui s'avère très instructif (suivit par les ouvrages de pédagogie et de psychologie de l'enfance qui me seront conseillés par mes professeurs de pédagogie et de psychologie pédagogique).

Publié dans Animaland

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M
Eh bien, tu te lances maintenant dans la lecture de Bettelheim! Tu es en train de te constituer une solide culture sur le sujet.<br /> Pour ce qui est des références enfantines, je mise sur une valeur sûre: les contes traditionnels. Des personnages sont traditionnellement gentils ou méchants:ex le loup (je bosse en classe sur le personnage du loup dans la littérature et les références au loup du petit chaperon rouge et de la fable Le loup et l'agneau sont très nombreux, originaux et bourrés d'humour. Enfin, tout cela pour te dire qu'il y a moyen de prendre des référents qui ne se démodent pas, qui s'adaptent selon les époques et la culture des enfants et qui peuvent être tout de même originaux selon l'exploitation qu'on en fait. D'autres références littéraires tel que Jules Verne par exemple peuvent être utilisés(univers et personnages très vastes et riches). En fait tout dépend de l'âge des enfants et de leur culture littéraire. Tu as donc totalemnt raison de laisser les conteurs décider des référents à utiliser. Cette liberté permet en effet au jeu d'évoluer selon l'âge et la culture.<br /> Malka
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N
<br /> Oui j'ai bien l'intention de me documenter au mieux sur le sujet, pour Animaland mais aussi pour moi. Le sujet est passionnant. Oui, je me baserai beaucoup sur les contes traditionnels pour ce qui<br /> est des développements du jeu, tout en laissant une liberté aux conteurs.<br /> Je crois que tu as bien saisi mon idée de laisser la responsabilité au conteur.<br /> Nonène<br /> <br /> <br />